NIGER – AEC : La migration vue par la presse nigérienne

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La migration vue par la presse nigérienne.

La migration est un sujet peu présent dans la presse écrite nigérienne. On ne retrouve presque pas de rubrique qui lui est consacrée dans les journaux. Cette thématique est abordée au gré de l’actualité : mise à mort de Nigériens en Libye (2010) ; drames de migrants dans la mer ou le désert relayés par les agences de presse ou certains médias dominants du Nord ; crise libyenne (2011) ; à l’occasion des visites officielles des autorités nigériennes dans certains pays ; compte rendu de certaines activités (séminaires, ateliers sur la migration, etc.) publiques organisées par l’Etat ou la société civile. Les articles de réflexion sur le phénomène de la migration au Niger ou dans la région sahélienne sont extrêmement rares. L’essentiel des publications consacrées à ce thème sont des comptes-rendus factuels et commentaires.

Un des constats que révèle cette étude est le fait que les journaux monitorés relaient quelque fois, sans interroger, certains messages négatifs, rendant souvent le migrant responsable de son sort (cas de la campagne du projet NIGERIMM, 2011). Ces médias ne construisent pas par contre un discours propre qui véhicule une image dévalorisante des migrants et de la migration.
Le contenu de cette production médiatique est lié en partie à la méconnaissance du sujet par les journalistes nigériens. Certes, la migration en tant que phénomène de société n’est pas méconnue du public et des animateurs des médias ; toutefois, ils sont peu au fait des enjeux de la migration, de ses conséquences politiques et économiques ; des problèmes spécifiques qu’elle engendre dans les pays d’accueil et de transit, des fortes pressions de l’Union européenne sur ses partenaires d’Afrique afin de les amener à « endiguer » les flux migratoires, etc.

Depuis 2011 et notamment le déclenchement de la crise libyenne, on constate un intérêt des journalistes locaux à évoquer la situation des migrants et ressortissants de pays africains coincés entre deux feux en Jamahiriya arabe libyenne. Les articles parlent d’eux comme des victimes collatérales du conflit, des « frères en détresse » sur les routes, des « compatriotes abandonnés » à leur sort par leurs Etats d’origines.

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